Destination Montagne ! [pv Elizabeth Marie ]

Alyss était toujours aussi insouciante. La petite fille s'était réveillée dans les bois sans pouvoir se rappeler des évènements dans l'ordre. Est-ce qu'elle s'était réveillée deux fois ? Pourquoi sa jolie robe rouge était toute abîmée ? Elle ne savait pas non plus pourquoi elle était soudain en possession d'un petit cailloux presque transparent.
Elle avait errer pendant deux jours. Volant un morceau de pain là, faisant les yeux doux ici ou là pour qu'on lui donna de quoi vivre. Finalement, elle s'en sortait relativement bien, même si en apparence elle se dirigeait lentement vers la loque ambulante...

A force de marcher, d'aller d'un village à un autre sans trop savoir où se rendre, Alyss fini par atteindre les montagnes.
Depuis le début de la journée elle marchait le long d'un sentier vers le sommet d'une montagne. Il faisait beau et Alyss était joyeuse. Elle ne cherchait pas à comprendre ce qui lui arrivait depuis plusieurs jours...

Soudain, le calme, qui l'entourait depuis son réveil, se brisa. Alyss entendit les pas de quelqu'un. Elle n'était plus seule dans la montagne...

Combien de temps encore vais-je rester ici ? Je suis perdue, voilà trois heures que je marche... Bon, c'est vrai que je me plains beaucoup, mais bon... j'ai une grosse robe bleue avec beaucoup de volant clair ou foncés, en plus des manches longues et mes cheveux ne tiennent plus... Aujourd'hui, il fait vraiment chaud et je n'ai croisé aucun village pour le moment... J'ai soif.

Tout à coup, je vis une petite fille blonde en mauvais état. Elle était blessée, semblait déshydratée et sa jolie petite robe rouge était abîmée. Je crois que je l'ai dérangée. Je suis surprise de voir une si jeune fille, en si mauvais état... Je me dirigea donc rapidement vers elle et je m'accroupis un peu pour être à sa taille. Je lui saisit les mains et eus un air de pitié sur le visage.


La pauvre enfant... Je suis bien une enfant moi aussi, mais j'ai l'air plus en forme malgré mes gouttes de sueur et ma coiffure qui se défait. J'espère qu'elle va tenir pour que je l'amène au village le plus proche que je ne sais où il est...

Encore du bleu. Alyss voit un oiseau bleu. Elle entend un rire moqueur... Elle ne sait plus. Non... ce n'était pas maintenant. C'était avant... Avant quand ? elle ne sait plus... La panique la saisit, l'espace de quelque secondes, et puis elle fini par discerner. Ce n'est pas un oiseaux, c'est une jeune fille qui porte une robe bleu. Elle vient vers Alyss... Qui est-ce ?

L'inconnue saisit les petites mains de l'enfant tout en se mettant à sa hauteur :

Alors, que vous arrive-t-il, ma petite ? Tout va bien ?

Alyss n'est plus déboussolée, son entrain revient doucement. Elle peux répondre :

Oui, oui tout va bien, mademoiselle oiseau bleu. Je me promène. Je cherche le village. Je me sens juste un petit peu fatiguée, ajoute-t-elle avec sa petite voix enfantine.

L'enfant ne réalise pas du tout. Il ne lui vient pas à l'esprit qu'elle ressemble à une vagabonde malheureuse... Pauvre petite... ta mémoire te fait vraiment défaut.

Spoiler:

Alors qu’auparavant elle était perdue, je sentis que la jeune enfant allait un peu mieux. Je lui souris gentiment, elle est si jolie...


Je lui fit encore un sourire. Je me détacha les cheveux, ma coiffure ne ressemble plus à rien. C'est assez rare que je laisse voleté ma chevelure rousse caramel que je n'aime pas. Et puis, c'était plus joli détaché, vu que mon chignon s'est défait.


Je la regarde, elle est vraiment jolie cette enfant... J'aimerais tant connaître son prénom. J'espère ne pas avoir trop précipité les choses, on ne se connait pas, tout de même.

Spoiler:

La jeune rouquine face à Alyss semblait gentille. Elle avait détaché ses cheveux que le vent faisait danser autour de son visage amical.

Moi aussi je cherche un village ! Voulez-vous que l'on y aille ensemble ?

Alyss en était sure, maintenant : cette fille était forcément quelqu'un de bien. Après tout, les gens méchants ne proposent pas de vous aider, si ? En tout cas pas dans le monde, d'après Alyss. En plus c'était comme une solution venue de nul part. Alice hocha la tête.

Oh oui ! Je veux bien ! En route !!

Et sur ces mots elle se mit à galoper joyeusement sur le chemin pour s'arrêter dix mètres plus loin.

C'est par là ? On a pas besoin de courir pour y aller, hein ?

Elle attendait l'approbation de la jeune fille. L'enfant ajouta, pour conclure ce petit monologue décousue :

Je m'appelle Alyss, et toi ?

La petite Alyss se laissait porter par son optimisme sans s'encombrer de plus de problème que ça. Il valait mieux espérer que cet naïveté lui soit favorable, mais on ne peut jamais être certain de rien.

Spoiler:

Elle hocha la tête. Je suis contente qu'elle soit d'accord, j'en ai marre de marcher seule sans trouver mon chemin... Et puis, elle n'a pas l'air méchante cette gamine... Attention, que ma naïveté ne me trompe pas cette fois.

Je souris sous son enthousiasme. Quelle chouette petite ! Elle se mit à courir et moi, malgré mon jeune âge de treize ans, je marche tranquillement en gardant un oeil sur la petite fille.

Ah, c'était si mignon de voir cette gamine me poser des questions. Je me sens mieux, l’expérience avec ce susceptible d'homme en bleu m'avait rendu tellement haineuse ! Mais, c'est finit maintenant, hein, je suis en bonne compagnie !

Je souris, encore une fois. Je regarda la jeune fille amicalement et lui répondit :

Où était donc passé ma politesse ? Je la tutoyais ! C'est surement parce que je me sens bien.

Spoiler:

La jeune femme s'était présentée juste après qu'Alyss l'ai fait :
Oh, enchantée Alyss ! Je m'appelle Elizabeth Marie, mais donne-moi plutôt des surnoms comme Lizzy, Marie ou Beth.

Puis elle avait répondu aux interrogations de l'enfant

Non, Alyss, tu n'as pas besoin de courir, je crois bien qu'il nous reste beaucoup de marche...

Il y a le temps, alors... On est pas pressé. Des mots naturellement rassurants. Le genre de phrases qu'on aime entendre, avec l'habituel "ça ira" même quand on devrait être conscient que c'est pas le cas. Alyss était contente de ne plus être toute seule. Quelque chose au fond d'elle lui disait qu'elle devait avoir de la compagnie pour être plus heureuse. Elle se mit à marcher aux côtés de Lizzy.

Au bout de quelques minute de calme, l'enfant aperçut une étendu de fleur jaune qui bordait le chemin. On aurait pu croire que ces fleurs étaient en or et étrangement ce constat donna envie à Alyss d'aller les voir de plus près. Elle s'écarta du chemin pour aller en chercher quelques unes après avoir lancé à l'intention de Elizabeth :

Lizzy ! C'est des fleurs en or, regarde !! Je vais juste en cueillir une, ça ressemble à des brindilles que j'ai déjà vu !

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Habituellement, je n'aime pas marcher même avec de la compagnie, mais Alyss a l'air tellement heureuse ! Je ne peux pas me refuser de voir quelqu'un gai, ça me fait tant bien. J'aime beaucoup marcher en sa compagnie, ça me fait oublié, que mon amour, Xerxes, est perdu quelques parts, dans le conte de ma mère, où peut-être est-il ici, dans le même monde que moi...

Nous ne trouvons pas ce village, chaque minute me semble une éternité. Mais, tout à coup, je vis Alyss se diriger vers un tapis d'or, c'est tellement beau. Je courais vers, elle est partie si vite. Elle a l'air émerveillé, la jolie petite.


Je me suis accroupie à côté d'elle, je regardais chacune des ces fleurs, une par une. Leur magnifique reflet brille dans mes yeux roses virant sur le rouge. Mes yeux qui ne donnaient pas confiance, devinrent scintillant, comme une enfant émerveillée. Mes cheveux roux donc je déteste la couleur eurent - bizarrement - eux aussi, ce reflet doré. Je tourna la tête vers Alyss :


Je commença alors à cueillir quelques fleurs, comme une enfant qui veux offrir deux-trois fleurs à sa maman.

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Elizabeth avait rejoint Alyss dans son périple pour cueillir quelques fleurs dorées. La petite blonde en pris une première qu'elle inspecta comme on regarde la pièce à conviction d'une affaire policière. Puis elle laissa tomber la fleur et en pris une seconde. Elle répéta ce petit manège cinq fois, affichant une mine de plus en plus perplexe. Quelque chose la chiffonnait parce qu'elle ne parvenait pas à comprendre.

Lizzy, ces fleurs semblent être en or, mais en fait elles ne le sont pas... Pourtant je crois que ...

Elle fut incapable de finir sa phrase. "L'or ! D'où venait-il ? Est-ce que c'était comme l'autre fois ?" Il y avait un lien étroit avec toute ces histoires, mais Alyss ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. En revanche, dans ses mains, la fleur qui n'était pas en en métal précieux quelques instants plus tôt était désormais une fleur en or.

C'est une fleur en or ! J'en ai trouvé une en fait ! Regarde !

Encore une fois, Alyss n'avait pas su remarquer qu'elle était la cause de son propre émerveillement. Il était encore trop tôt pour qu'elle se souvienne de son don.
Elle tendis le petit objet en or à Lizzy pour le lui donner.

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Comme une petite fille, j'imita les gestes d'Alyss. Elle aussi, sa beauté est encore plus parfait qu'avant grâce à ces magnifiques reflets dorés ! Je suis redevenue une enfant, je cueille des fleurs, mais je les gâches... ce pays enchanté est très influençable, si j'ose dire. Je tournais alors ma tête vers cette douce voix m'appelante.

Je regarda tout à coup des fleurs que j'avais dans la main, sans bouger. Semblent-elle ou sont-elle ? Je ne sais plus, je suis emportée dans cette vague magique, voilà bien le problème de ce monde merveilleux : on vous fait croire ce que vous voulez croire.


Par cette voix excitée, je fus surprise et me retourna vite vers Alyss. Je lui prit la fleur d'or doucement et la regarda attentivement, mes yeux commencèrent à briller.

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Oui... Alyss c'est bien une fleur en or !

La surprise et l'émerveillement se disputaient le monopole de cet instant. Elizabeth semblait aussi émerveillée qu'Alyss. Mais l'enfant continuait à se dire qu'il y avait quelque chose de louche dans tout ça.

Tu crois qu'il y en a d'autre ? J'ai regardé les autres fleurs... elles ne sont pas toutes en or.

Alyss ne voyait pas tout à fait le monde tel qu'il devait être. Le mystère des objets en or la préoccupait. Elle pris encore une autre fleur qu'elle leva vers le soleil comme pour mieux l'inspecter. Elle ramena ensuite la plante vers ses yeux.

Celle-ci a l'air normal... Je ne comprend pas...

Alyss eu subitement un moment d'absence. Elle vit un visage heureux. Un garçon qui souriait. Puis elle revit Elizabeth Marie. La jeune fille avait le même sourire que le garçon du souvenir...

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Habituellement, je suis assez lucide, mais là, je ne sais pas ce qu'il m'arrive, je me laisse emportée par ce monde magique. Je ne chercher pas à comprendre, je sais juste qu'il y a des fleurs... en or.

Ce n'était plus Alyss, la gamine, c'était moi. Elle arrivait à voir que tout n'était pas normal, alors que je me laissais tomber dans la naïveté. Que m'arrivait-il ? Je ne le savais pas, mon mental ne devais pas dépasser les 6 ans. Tandis qu'Alyss inspectait minutieusement une fleur, j'humais les fleurs et riait comme une enfant.

Alyss eut un moment d'absence, mais moi, je saisit une fleur et lui mit devant les yeux. Je lui fit un sourire. Mon visage auparavant trop mature pour mon âge était devenu tellement enfantin.

Que m'arrivais-t-il ? Retour en enfance ? Où est-ce monde qui me fait cet effet ?

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Elizabeth souriait. Les deux jeunes filles semblaient ravies dans ce petits champs de fleurs. Pourtant Alyss continuait à s'interroger. Cette histoire d'or la préoccupait un peu plus à chaque instant.

C'est pas grave ! Regarde, celle-là aussi est en or !

L'enfant regarda la fleur immédiatement. C'est à peine si elle se rendit compte qu'elle la saisissait des mains d'Elizabeth. Or, a peine eut-elle effleurer la fleur que celle-ci se transforma. Cette fois-ci Alyss put le voir. La fleur s'était changé en or, sous ses yeux, dans ses mains ! Elle était totalement ébahit. Est-ce qu'elle était bien à l'origine de cela ? Ou est-ce que c'était la fleur ? Elle se rapprochait du but...

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Alyss me prit la fleur, je la laissa faire, je ne l'agressais pas. Je le regarde tout de même stupéfaite. Je croyais qu'elle était en or, alors je ne réagis pas. Mais, quand je remarqua qu'Alyss ne parlait plus, je m’inquiéta.


Je me rapprocha d'elle avant d'agiter ma main devant ses yeux. Qu'a-t-elle ma douce petite Alyss, cet enfant si pure ?

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Il y avait eu cet oiseau sur une branche. Il n'avait pas vu son prédateur approcher doucement. Il y avait ces oiseaux d'or.

"Une brindille, un pic, des fleurs, de l'or... et... Moi ?" se demanda Alyss. Elle était comme choquée. La petite fille blonde se souvenait de cette chose étrange. En fait... Cet or... Elle n'avait pas rêvé.

Alyss ?

La voix sympathique de Lizzy extirpa doucement l'enfant des méandres de sa mémoires. Son regard vague redevint plus animé. Elle s'exclama d'un seul coup, comme pour mieux se libérer de ce qu'elle pensait comprendre :

C'est moi ! L'or ! Lizzy ! c'est moi !

Sans qu'elle ne comprenne pourquoi des larmes se mirent à couler de ses petits yeux dorés. Alyss venait de se souvenir d'une partie de sa vie, bien qu'elle restât encore sombre. Elle ne parvenait plus à interrompre ses sanglots. Elle venait de revoir quelque chose. Elle avait senti son pouvoir. L'enfant avait oublié qu'elle n'était pas ordinaire et en reprendre en partie conscience lui était presque douloureux.

Spoiler:

Tout à coup, Alyss se tourna vers moi, le visage lumineux. Je sursauta et elle s’écria subitement :

Je ne comprenais pas trop ce qu'elle voulait me dire. Je la regarda d'un air incompris et commença à réfléchir. Quelques secondes plus tard, je souris et lui dis.

Je cueillis plusieurs fleurs. Je suis revenue à la normal, je peux enfin voir qu'elles jaunes mes fleurs et pas en or comme je le croyais. J'en saisit encore une dizaine en les inspectant. Je prit brusquement les fleurs d'Alyss et vit cette couleurs d'or.


Je regardais Alyss d'un air émerveillée, elle pouvait transformer des choses en or... Et là, je vis que je ne pensais qu'à moi... Je ne regardais pas bien cette petite fille. Elle pleurait. Je m'en voulais d'avoir été si heureuse, alors qu'elle était si triste.


Je baissa la tête, honteuse. Pourquoi pleure-t-elle ? Je n'ose pas lui demander, je n'ai pas le droit de m'infiltrer dans sa vie, comme ça. Elle ne me connait pas... Des larmes roulèrent sur mes joues. Je me hais, je hais ce monde. Pourquoi cet endroit me fait un tel effet de gamine ?

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Oui, oui Alyss, comme te le dis Elizabeth Marie :

Alyss... tu fais de l'or !

Et l'Enfant l'acceptait. Cette réalité si curieuse s'imposait. Mais au fond, comment aurait-elle pu avoir ne serait-ce qu'une once de connaissance de ce que la normalité pouvait être ? En un sens tout était nouveau pour elle. Ou du moins ce qui était relatif à sa condition d'humaine lui était presque étranger.

Euh... je... d-désolée...

Les larmes coulaient chez les deux filles maintenant. Pourquoi Lizzy était-elle triste ? Alyss ne pouvait empêcher les larmes de tomber mais ses sanglots s'étaient calmés. Le poids d'un passé inexistant était en train de faire surface. Comment vivre avec ? Alyss le saurait bien vite.

Pourquoi pleures-tu, Lizzy ? Ne soit pas triste... lâcha l'enfant plaintivement. Je ne savais pas que c'était moi... Mais je viens de me souvenir que j'ai souvent fais ça...

Alyss ne savait pas comment s'expliquer, mais elle ne voulait pas que sa nouvelle amie soit triste.

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Redeviens mature ! Lizzy, redeviens une fille d'à peine treize ans mature ! Pourtant, justement, ne devrais-je pas être moins adulte ? Ne devrais pas me rouler dans l'herbe ? Cueillir des fleurs ? Rire pour rien ? Faire de jolis dessins ? Non, non, je suis trop mature, jusqu'à que ces fleurs mes fassent ce drôle d'effet...

Elle le fait souvent ? Je ne comprends plus trop... Oh, mon ange, j'aurais tant voulu vous voir à ce moment là. Je ne sais pas pourquoi, j'ai envie de pleurer, de crier très, très fort. Où êtes-vous à présent ?

Voilà quelle minable réponse j'avais réussi à lui dire... Je me sentais mal, je suis une égoïste, et j'ai tant de défaut... Suis-je avec les gentils ou fais-je partie du côté obscur ?

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La petite blonde tâtonne toujours intérieurement. En face, Lizzy ne semble pas en mener plus large. Ces fleurs les ont emmené si loin du bonheur naïf. Les voilà face à bien des questions. Alyss perd pied et cherche encore à nager...

Je ne sais pas, je ne sais pas...

La voix de Lizzy semble marquée d'une émotion puissante. Le genre de sentiment qui n'a pas toujours de nom tant il est à la frontière de plusieurs émotions. Alyss s'approche la jeune fille. Elle voudrait la réconforter, et se réconforter. Elle ne sait même plus pourquoi tout est ainsi. Mais que sait-elle ?

Alyss serre Elizabeth Marie dans ses bras. Les larmes continuent à couler lentement, mais malgré cela elle articule de sa voix claire et pure :

Il ne faut plus chercher. Si on ne sait pas c'est qu'on ne peut pas encore y arriver.

Est-ce que c'est rassurant ? Alyss ne le sait pas. En cet instant tout ce qu'elle sait c'est qu'elle ne sait plus... Mais elle veut avancer. Elle veut comprendre. Tout cela reviendra. Elle saura, un jour, d'où venait ce sourire...

Spoiler:

Je ne voulais plus connaître ce sentiment, non, je ne veux plus. Pourtant, je le ressens encore, alors que je m'étais promis de ne plus jamais être triste. Mais... peut-on vivre gai toute sa vie ? Une vie sans douleur existe-t-elle ?

Je leva la tête doucement. Mes yeux s'écarquillèrent. Quelle maturité dans ces phrases ! Et puis, Alyss a totalement raison, je ne devrais pas chercher... pourtant, c'est dur d'abandonner l'idée que je ne vous trouve pas mon amour. Dois-je abandonner ? Dois-je arrêter de vous chercher ? Je ne sais pas où vous êtes, je devrais peut-être vous attendre...

Alyss n'est pas une "gamine" comme les autres. Oui, elle aime se rouler dans l'herbe, faire des dessins, mais au fond d'elle, elle est mature. J'aime cette jolie petite.

Spoiler:

Oui... Oui, tu as raison, je me casse la tête pour rien.

Alyss sourit, malgré les quelques perles d'eaux qui s'échappaient encore de ses yeux. Le calme revenait. Les minutes chaotiques qui venaient de s'écouler semblaient avoir amené quelque chose d'étrange et d'important. La petite blonde se remit en action, d'un seul coup. C'était un peu comme si tout cela n'avait été qu'une parenthèse dans leur marche. Elle effectua un petit bond, se retrouvant à quelques mètres devant Elizabeth Marie.

Allez ! Viens ! On va trouver le village ! Tu verras tout va s'expliquer après !

Cette conviction était en train de s'encrer dans la tête de l'enfant. Elle revint rapidement auprès de Lizzy et lui tendit une fleur en or.

Gardes-en une ... Je crois que les humains aiment ce genre de chose. Elle te servira plus tard.

Alyss pouvait bien faire don de ce que son pouvoir lui amenait. Elle ne savait pas quel était la valeur de tout cela. Tout cela ne comptait pas complètement pour elle.
L'enfant voulait entraîner la jeune fille avec elle. Il fallait qu'elles repartent après tout.

Spoiler:

Alyss sourit. Elle est très jolie quand elle sourit, mais quelques larmes coulent, encore. Tout est très calme. Je cesse tout à coup de pleurer. Je ne dois pas pleurer, je ne voulais plus ressentir de sentiment. Pourtant, je l'ai ressentit aujourd'hui. La petite fille se leva en un bond. Je dirigea ma tête vers elle. Que faisait-elle ?

Je ne compris pas trop au début, mais je décida de me lever pour la suivre. Je m’apprêtais à la rejoindre quand elle vint vers moi et me tendit une magnifique fleur en or.

Je saisit la fleur, stupéfaite. Que veut-elle dire par "les humains aiment ce genre de chose" ? Je ne comprends pas, mais je me tus. Alors, je commença à marcher en lui souriant puis je la remercia.

Quelques minutes après mon départ, aucune conversation n'avait eu lieu. Je repensa à ce qu'elle avait dit. "les humains aiment ce genre de chose". Qu'avait-elle voulu dire ? Je ne peux pas m'en empêcher, je dois lui poser la question.

C'est vrai, j'ai besoin d'être éclairé. Est-ce que dans ce monde il y a d'autre race que les humains ?

Spoiler:

Le voyage reprit calmement. Les deux filles marchèrent plusieurs minutes sans échanger le moindre mots. Peu à peu les larmes de la petite blonde s'étaient séchées. Tout allait s'arranger. Pourquoi ? Comment ? Elle ne le savait pas, mais cette conviction était en elle. Soudain, la voix de Lizzy brisa ce silence avec une question :

Alyss... pourquoi m'as-tu dit : "les humains aiment ce genre de choses" en parlant de la fleur ? Tu es humaine toi aussi, éclaires-moi !

L'enfant fut d'abord interloquée... Oui.. elle l'avait bien dit. Elle leva ses yeux dorés vers la jeune fille.

Je me souviens que les gens aiment ça... L'autre jour dans un village j'ai changé une pomme en or... je ne savais pas bien sûr, que c'était moi qui avait fait ça. Mais j'ai tout de suite vu qu'elle intéressait tout le monde. Je ne comprend pas pourquoi, mais ces objets attirent les humains.

Inconsciemment, Alyss commençait à dresser une barrière entre elle et les autres. Elle ne se mettait pas vraiment à distance, mais le réflexe de l'animal qui a craint l'homme restait encore ancré en elle, sans qu'elle ne puisse le remarquer d'avantage. L'enfant ne savait pas combien cette différence entre elle et Elizabeth Marie pouvait être prise de différente façon. Elle sourit à nouveau, avant d'ajouter :

Si tu as besoin de quelque chose un jour, tu pourras peut-être échanger cette fleur. Je sais que lorsque j'aurais faim maintenant, j'offrirais des choses comme ça en échange.

S'être souvenu de plusieurs détails de son passé commençait à avoir son impact. Alyss agirait donc probablement de façon plus honnête, ne volant plus pour se nourrir. Mais tout cela ne suffirait pas...

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Elle leva ses yeux dorés vers moi. Maintenant, je me posais beaucoup de questions... Comment une personne normale transformer les choses or ? Je commençais à avoir des doutes au sujet d'Alyss...

Je baissais les yeux. Quand ma mère est décédé, ils ont tous été attiré par sa grosse fortune. Ce don peut lui être dangereux, des personnes mal intentionnés pourraient l'enlever... La vie est comme ça, de nos jours. Les charognard errent en quête d'argent. Et les nobles sont souvent avares, ce qui fait qu'il y a des sans-abris. Le monde est si... noir. Alyss me sourit, je releva ma tête de chien battu et fit un faux sourire que ne devait pas être remarqué.

L'échanger... Non, je ne pouvais pas l'échanger, elle m'en avait fait cadeau, ça aurait été égoïste de ma part. Je suis une noble surement détestée par beaucoup de pauvres, mais ils se trompent ! Je ne suis pas noyée dans l'avarice de ma fortune ! Pour moi, l'argent ne fait pas le bonheur...

Beaucoup de personnes aurait eu envie de me frapper s'ils avaient vu que je n'étais pas satisfaite de ma fortune... mais... l'argent pour moi est une vraie source de malheurs...

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Le chemin avançait sous les pas des jeunes filles. Le temps passait lentement. La conversation suivait elle aussi son propre chemin.

Oh... tu sais Alyss, je n'ai pas besoin d'argent et puis c'est un cadeau, je ne veux pas l'échanger.

Il y avait comme une pointe de tristesse dans cette phrase. C'est du moins ce qu'Alyss pensa. En même temps, cela lui faisait plaisir de savoir que Lizzy considérerait cela comme un présent et non comme une forme de monnaie d'échange. C'était un peu gratifiant.

Merci alors... Comme ça tu te souviendras peut-être de moi.

C'était curieux mais le fait de dire cela amena l'enfant à se demander qui pouvais se souvenir d'elle... L'oiseau bleu, peut-être... mais jusqu'à aujourd'hui cela signifiait donc que Lizzy était la seconde personne qui pourrait se rappeler encore un temps de l'existence d'Alyss. Une personne normale se serait senti très mal en faisant ce constat. Alyss n'y vit rien de bien gênant.

La petite fille changea soudainement le cours de la conversation avec l'habituelle question que tout enfant fini par poser au cours d'un trajet :

Dis... Tu sais si on arrivera bientôt au village ?

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